
Dans le cadre de la préparation du Sommet international Désertif’actions 2026, prévu du 25 au 28 mars 2026 à Djerba (Tunisie), la Coalition des Institutions Agricoles Palestiniennes (PAIC) a organisé, le 2 septembre, un atelier national à Ramallah, à l’hôtel de la Société du Croissant-Rouge.
Cet atelier avait pour objectif de renforcer la résilience des communautés et des territoires face aux sécheresses, en explorant deux thématiques clés : la transformation des systèmes agricoles et la gestion durable des ressources en eau.
L’événement a réuni 33 participants représentant 18 institutions, ministères, ONG, universités, acteurs communautaires, venus partager leurs expériences et formuler des propositions collectives pour lutter contre la désertification et renforcer la sécurité hydrique et alimentaire du territoire.
Des défis multiples dans un contexte de sécheresse structurelle
Dans un climat semi-aride fortement exposé aux effets du changement climatique, la Palestine fait face à des sécheresses récurrentes qui fragilisent les moyens de subsistance ruraux. Les participants ont rappelé que la rareté de l’eau, la fragmentation des terres et les restrictions d’accès aux ressources naturelles liées à l’occupation israélienne aggravent la vulnérabilité des petits producteurs.
Malgré ces contraintes, des initiatives locales innovantes ont été présentées :
- la promotion de l’agroécologie et de l’agriculture sans labour pour améliorer la fertilité des sols
- la revalorisation des semences locales et l’adoption de cultures tolérantes à la sécheresse (blé, orge, pois chiches, etc.)
- l’utilisation raisonnée de l’eau grâce à l’irrigation au goutte-à-goutte, à la récupération des eaux pluviales et au réemploi des eaux usées traitées
- la création de réserves pastorales pour restaurer les parcours et soutenir les éleveurs
- la mise en œuvre de programmes de formation pour les jeunes et les femmes sur la gestion durable des terres
Freins identifiés et leviers proposés
Les discussions ont mis en évidence plusieurs obstacles structurels :
- un accès limité aux financements pour les petits exploitants
- la fragmentation des terres et les restrictions d’accès dues à l’occupation
- un manque de services d’appui technique et de vulgarisation
- une faible coordination institutionnelle
Face à ces défis, les participants ont proposé plusieurs leviers d’action :
- mobiliser le soutien des bailleurs internationaux pour financer des projets de résilience à petite échelle
- renforcer les coopératives agricoles locales et les comités communautaires de l’eau
- promouvoir la gouvernance participative et la décentralisation de la gestion des ressources
- appuyer la recherche appliquée sur les cultures résilientes et les techniques d’économie d’eau
Messages de plaidoyer pour une gestion intégrée des terres et de l’eau
À l’issue des travaux en groupes, les participants ont formulé plusieurs recommandations prioritaires à destination des décideurs publics et partenaires techniques :
- Soutenir la collecte et le stockage des eaux pluviales et la planification locale de la gestion de la sécheresse
- Intégrer la résilience à la sécheresse dans les politiques nationales de l’agriculture, de l’eau et de l’environnement
- Accroître le financement des projets portés par les petits producteurs et garantir une distribution équitable des ressources
- Promouvoir des technologies accessibles et innovantes, telles que l’irrigation solaire ou les capteurs de suivi de l’humidité des sols
- Renforcer la recherche et la coopération scientifique sur les techniques agricoles adaptées aux zones arides
- Structurer un dialogue multi-acteurs entre gouvernement, universités, société civile et secteur privé pour une gouvernance durable des terres
Ces orientations traduisent la volonté de bâtir un plaidoyer national commun en faveur d’une agriculture palestinienne plus résiliente, inclusive et durable.
Expériences locales inspirantes
Plusieurs exemples concrets ont illustré les échanges, comme celui de Za’atara, où la mise en place de réserves pastorales communautaires a permis d’augmenter la disponibilité du fourrage de 30 %, ou comme le problème des sangliers sauvages, responsables de la dégradation des terrasses agricoles, qui a été discuté, et des solutions collectives de clôture ont été proposées.
Vers une résilience inclusive et participative
L’atelier a également souligné l’importance de l’inclusion des femmes, des jeunes et des groupes vulnérables dans les politiques et programmes de résilience. Ces populations, souvent en première ligne face aux pénuries d’eau et à la dégradation des terres, doivent être reconnues comme des acteurs à part entière du changement.
La Coalition des Institutions Agricoles Palestiniennes a réaffirmé son engagement à documenter et diffuser les résultats de l’atelier en arabe et en anglais, afin de nourrir les politiques publiques et d’alimenter le plaidoyer collectif porté lors du Sommet Désertif’actions 2026 à Djerba.
Retrouvez l’intégralité des recommandations dans le rapport complet de l’atelier.



